Le billet de Monsieur Lepage, Directeur,

Juin 2013

Il fut un temps où des intellectuels chrétiens nous reprochaient facilement de perdre notre énergie à éduquer des petits chrétiens au lieu d’aller vers les brebis perdues. De nos jours encore, il arrive que des projets comme le nôtre suscitent ce genre de réflexion : « C’est un milieu trop trié. », «  Vous élevez vos enfants en vase clos. », « Ils ne connaîtront rien du monde. », « Dieu nous demande d’aller vers les autres, pas de ronronner entre nous. » Je vous laisse compléter la série.

Mon avis est que cette opposition entre l’éducation chrétienne et la mission n’existe pas.

J’ai remarqué en lisant les biographies de plusieurs chrétiens rendus célèbres par leur engagement désintéressé envers des misères de toute sorte que la plupart d’entre eux avaient bénéficié dans leur enfance d’un milieu humainement, religieusement et intellectuellement favorisé. Et il y a fort à parier qu’ils ne seraient jamais devenus ce qu’ils sont devenus s’ils n’avaient grandi dans ce terreau privilégié.

Les diocèses français qui se sont distingués au xixe siècle par le nombre de missionnaires qu’ils ont donnés sont presque tous des diocèses qui se distinguaient déjà par leur taux de pratique et de vocations. On peut affirmer qu’il n’y aurait jamais eu tous ces missionnaires, s’il n’y avait d’abord eu ces curés, vicaires, instituteurs et parents chrétiens qui, sans le savoir, ont permis aux enfants qui leur étaient confiés d’entendre un appel missionnaire et d’y répondre.

Donc, pas de culpabilité ! Favoriser la croissance humaine et chrétienne de nos jeunes ne se fait pas aux dépens de ceux qui sont moins bien lotis qu’eux. Au contraire, le monde d’aujourd’hui comme celui d’hier a besoin de chrétiens bien construits dans leur peau, dans leur tête et dans leur cœur.

Mai 2013​

Dans les situations difficiles on voit généralement beaucoup de gens s’inquiéter, s’agiter ou s’écrier. On en voit aussi d’autres qui gardent leur calme et leur sérénité. Or, l’avez-vous remarqué ? Cette dernière catégorie doit souvent essuyer les persifflages de la première, comme si s’inquiéter était une marque de supériorité.Est-ce bien juste ? Qui aura la meilleure approche d’un problème : celui qui panique ou celui qui le considère avec sang-froid ? Et, une fois le problème bien cerné, qui le traitera le plus efficacement ?Garder son sang-froid est une attitude d’homme intelligent. Mieux encore, c’est une attitude de chrétien. L’Ecriture sainte nous le dit : « Ne vous faites pas de souci. Qui peut à force de souci prolonger tant soit peu son existence ? » et encore : « Soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Ne soyez inquiets de rien. »**

* Matthieu 6     ** Philippiens 4. On peut remarquer que la liturgie romaine nous fait justement entendre ce passage lors de la fête de saint Jean Bosco.